Heureusement que notre Marianne est dotée d'une robuste constitution. Après l'avoir mise au bord du gouffre en faisant exploser les déficits publics, voilà le sauveur de l'Euro et de la Grèce réunis, qui se prend sur le tard pour un père la vertu. Le voilà qui écrit un courier pathétique exhortant les parlementaires à l'union sacrée autour de sa règle d'or. C'est un peu comme si Spaggiari venait vous vanter les bienfaits du livret A. Décider de réduire les déficits n'a nullement besoin d'être gravé dans le marbre constitutionnel quand il suffit de faire la politique adéquate : des actes, pas des paroles. Et ce n'est pas en réduisant les recettes par des cadeaux faits aux riches (tiens, depuis le départ de Woerth, le Trésor s'aperçoit que Lady Gaga lui doit encore 30 millions d'€, excusez du peu)ni en réduisant les dépenses en coupant, par exemple, les subventions du SAMU social qu'on mène la politique adéquate. Car on en est là où le libéralisme à tout crin nous a amenés, on en est là à cause des pleins pouvoirs donnés aux banques et aux multinationales par les maîtres vénérés du stratège, on en est là à cause des spéculateurs et des tricheurs de tous poils, on en est là à cause des actionnaires qui passent avant les travailleurs. S'il fallait inscrire quelque chose de nouveau dans la Constitution, je verrais bien l'interdiction de la connerie.
Aujourd'hui paresse? Pas du tout, juste un écran qui s'est fait un film. Vous ne me croyez pas? Cliquez sur le lien, cliquez sur "PLAY" et après, surtout, laissez la souris manger le fromage...
Reste à savoir si les accords de Berlin tiennent plus du plan Marshall que des accords de Munich. On le verra quand il sera trop tard. Toujours est-il c'est que 15 milliards d'€ ça fait cher payé quand nos caisses sont vides et que, non content de creuser davantage des déficits qui sont déjà passés de 900 milliards en 2002 à 1800 milliards aujourd'hui, la majorité se permet de fustiger la gauche qui renâcle devant la fameuse règle d'or. La gabegie pour les uns, la rigueur pour les autres.
L'Europe a décidé de sauver la Grèce et, à travers elle, l'Euro. Il est bon toutefois de se souvenir que la crise grecque n'est pas née hier, que la droite grecque alors au gouvernement avait, en 2001, falsifié les comptes du Pays pour se faire admettre dans la zone Euro. Qu'en 2009, au moment de laisser le pouvoir, le gouvernement conservateur Caramanlis annonçait un déficit public de 6% du PIB. Le socialiste Papandréou découvrira qu'il est du double en raison de comptes une nouvelle fois falsifiés. La Grèce est d'autre part sapée par une économie souterraine qui représente 20% du PIB au détriment des recettes fiscales. Les hommes les plus riches du Pays, les armateurs, sont largement exonérés d'impôts.
Il faut donc en finir avec le cliché qui consiste à dire que cette crise est due à la gestion socialiste. En 2012, en reprenant notre économie en lambeau, nos socialistes à nous feraient bien de se souvenir de la Grèce et de nos 15 milliards.
L'impeccable (et implacable) réquisitoire de Zeitnot (dans mes favoris) dans lequel, comme le souligne la malicieuse Fomahault, il habille Tristane pour l'hiver (jusqu'alors on la voit surtout vêtue de garailles au sens bourguignon du terme) est à lire absolument.
Le cas Banon que je situe au fond du jardin, est couvert par une presse avide et en manque, dont les feuillets méritent grandement d'être accrochés au clou du dit édicule (hélas, l'édicule ne tue pas). Le revirement de la donzelle qui porte plainte dans la foulée du flop des suites de la suite 2006, le mail adressé au responsable d'une instance gouvernementale par un cadre du Sofitel se vantant d'avoir fait "tomber" DSK, les multiples connections du groupe Accor avec les cabinets du président et de Guéant, tout ça finit par sentir une odeur de chiottes. Vivement que l'on puisse installer le tout à l'égout (plus vite qu'au cap Nègre) et tirer la chasse.
La grosse Angela s'est offert un nain de jardin français pour passer la nuit à parler de la liposuccion de la Grèce. Au petit matin blême, ils ont enfin trouvé une position commune pour laquelle ils étaient, comme qui dirait, missionnés. Le nain de jardin, qui n'en est pas à son premier coup de nain et qui possède, depuis qu'il est à l'ouest, une assez fine connaissance de la culture française, espère ainsi éviter la débâcle, comme en 40. Quand on en saura plus sur la position commune, on sauradu même coupsi le nain a eu le dessous ou s'il a encore une fois fait tomber la mûre de Berlin.
Le débat politique vient de prendre de l'altitude, non pas en arrivant sur le plateau de Beille, mais grâce à l'affaire Joly/Fion. Il semble, d'après le premier sinistre, qu'il faille un certain temps d'incubation dans notre bouillon de culture avant de pouvoir se permettre de porter quelque jugement que ce soit sur nos us et coutumes. Combien de temps, nul ne le sait, mais on peut avancer qu'il s'agit d'un certain temps, comme celui mit par le fût du canon pour refroidir, ce qui, on en conviendra, est un sujet d'actualité.
L'insinuation laisse pourtant perplexe si l'on considère que nous sommes gouvernés par un Nagy Bosca, qui, sans être apparenté à un animateur de télévision né en Egypte, a pourtant dû être du temps de sa jeunesse folle, plus souvent nourri au goulash du chasseur qu'au coq au vin.
Mais c'est vrai que nous vivons une époque formidable qui voit les maghrébins voulant rentrer chez eux incapables de trouver un avion et ceux qui ne le veulent pas se faire reconduire à nos frais, dans les charters de Hortefeux, vers des lendemains qui déchantent.
Guerroyer nuit gravement à la santé. 70 pioupious morts en Afghanistan, soit 1% du nombre de ceux qui se défilaient le 14 juillet. Après tout, 70 en dix ans, ça ne fait que 7 par an, autant dire pas derche, mais tout de même. Combien de militaires morts, pendant ce temps, dans leurs casernes, durant des manoeuvres, dans des accidents de blindés, à cause de parachutes qui ne s'ouvrent pas, ou dans leur lit ? Sûrement plus mais de ceux-là, on ne parle pas. Pas plus que des pertes de l'adversaire (bien fait pour leur gueule) ni des dégâts civils collatéraux (tant pis pour eux). En fait, la guerre tue surtout pour permettre au chef de l'Etat de se recueillir pieusement devant les caméras lors d'une émouvante cérémonie durant laquelle il hoche la tête (c'est y pas malheureux) il se signe laïquement puis il accroche des médailles sur les catafalques avant d'aller serrer la main des veuves éplorées (forcément éplorées) et de passer l'autre main dans les cheveux des orphelins futurs pupilles de la nation (les yeux qui regarderont Caïn). J'exagère un peu (à peine) parce que ceux qui reviennent dans du sapin ont une fâcheuse tendance à avoir entre 19 et 22 ans. Très certainement, soit ils le font exprès, soit ils meurent par inadvertance, par inexpérience, par abus de fougue impétueuse ou par brav(ade)(oure) itude. Mais alors où sont passés les autres, les vétérans, les sages, les expérimentés ? Où sont-ils? Sûrement au défilé.
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