Q La première fois qu’il est venu dans l’Hexagone, il y a 25 ans, c’était pour participer au festival Musiques Métisses d’Angoulême. Vu surtout comme un “fils de” dans son pays, Femi luttait pour montrer qu’il pouvait s’imposer tandis que son père était encore vivant, frôlant l’évanouissement à la fin de chacune de ses prestations scéniques. “J’étais à deux doigts d’arrêter avec mon groupe. Je n’avais plus d’argent, j’avais dépensé tout celui de ma mère. Une semaine de plus et j’aurais appelé mes musiciens pour leur dire qu’on ne pouvait pas continuer”, reconnait-il. Le patron du Centre culturel français de Lagos fait alors tout ce qu’il peut pour que Femi soit sélectionné dans le cadre d’une opération d’échanges culturels avec le Nigeria. Sur les bords de la Charente, le musicien partage l’affiche avec la star du reggae Jimmy Cliff. Le lendemain, il fait la une des journaux locaux et sait qu’il vient de marquer des points décisifs pour la suite. Un sauvetage in extremis, dont la saveur demeure toujours intacte aujourd’hui. ui se souvient de Fela, le musicien nigérian aux 100 femmes? J'ai connu son fils, je l'ai aidé...
C'était moi, je dis ça juste pour expliquer mon salaire...