On n'est pas sérieux quand on a quinze ans...
A quinze ans, quand on se lançait dans la délinquance, on mettait une pomme de terre dans le pot d'échappement de la voiture du prof d'allemand. On attendait. Quand il tentait de démarrer, valait mieux pas se trouver derrière. Où alors, c'était du sucre dans l'essence de la bagnole du surgé
. Mais aujourd'hui, y a des antivols pour l'essence et, avec l'informatique ou un bon portable, il est plus facile de joindre la Syrie que le 22 à Asnières , ou que de trouver des patates. Alors, à quinze ans, de nos jours, on fait djihadiste. Putain qu'est-ce que c'est difficile à écrire quand on a quinze ans et qu'on est descolarisé, comme pour nous dans le temps avec bicyclette. Alors ils mettent DJ comme nous on mettait vélo.
Mais c'est pas le tout, après, il leur faut un objectif et y savent pas ce que c'est. Ils n'ont pas lu le Coran ni même les Lettres de mon moulin, mais ils sont prêts à tuer l'objectif pour peux qu'on leur dise ce que c'est et qu'on leur fournisse la kalach. En temps normal, ils se contentent de tuer le temps, en bas de l'immeuble, à faire le pet, ce qui est en soi un sacré objectif.
De mon temps, tout ça finissait avec des coups de pieds au cul voire quelques baffes, mais les lois qui nous protègent proscrivent aujourd'hui les méthodes à l'ancienne. Alors on les met en examen ! Examens, examens, mais est-ce qu'ils ont une gueule d'examen? Ils n'en n'ont jamais réussi un, sauf peut-être, un jour, un examen médical sans encéphalogramme, du bol quoi.